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30 juin 1778 – Louis Mira, Notaire
Vente par Jacques Boutin et Pierre Dalaire à Pierre Chabot #95
Par devant le Notaire public de la province de Québec soussigné, résident en l’Île d’Orléans, paroisse St. François, de présent en la paroisse St. Charles, et les témoins ci-bas nommés, furent présents en leurs personnes
Jacques Boutin, habitant de la paroisse St. Charles, et Marie Théotiste Chabot, sa femme, qu’il autorise pour l’effet des présentes,
Et Pierre Dalaire, aussi habitant de la dite paroisse St. Charles, et Nathalie Chabot, sa femme, de son dit mari bien et dument autorisée pour l’effet des présentes.
Lesquels de leur bon gré et volonté ont reconnu et confessé par ces présentes avoir vendu, cédé, quitté. Transporté et délaissé, du tout dès maintenant et à toujours, et promettant par la voie solidaire garantir de leurs faits et promesses seulement le Sieur Pierre Chabot, leur père et beau-père, habitant de la dite paroisse St. Charles, à ce présent, acceptant, acquéreur pour lui, ses hoirs et ayant cause, c’est à sçavoir:
Tout ce qu’il peut leur être échu d’immeubles en la succession de défunte Thérèse Leclair, leur mère et belle-mère, à prendre les dits immeubles suivant l’acte de partage qui en a été fait par Mtre Fortier, Notaire, en date du trois août;
Cette présente vente, cession, transport et délaissement ainsi fait à la charge par le dit acquéreur de payer au Seigneur dont relèvent les dits immeubles ci-dessus vendus les cens et rentes et tous autres droits seigneuriaux, au prorata de la totalité de la dite succession;
En outre pour et moyennant le prix et somme de deux cent livres ou chelins de la province à Jacques Boutin, et deux cent cinquante livres ou chelins de la Province pour Pierre Dalaire et sa femme, qu’aux dits vendeurs reconnaissent avoir reçu du dit acquéreur dès-avant la passation des présentes, dont par ces dites présentes ils tiennent généralement quitte le dit acquéreur leur père et beau-père, tant du prix de la dite vente que de tout ce qu’il pouvait leur être échu de meubles en la dite succession;
Se sont dits les dits vendeurs par les dites présentes démis, de vêtus et désaisis de tout ce que dessus vendu, pour et au profit du dit acquéreur, ses hoirs et ayant cause, voulant, consentant et accordant qu’il en soit dès aujourd’hui et à toujours saisi, vêtu, mis et reçu en bonne possession et saisine, par qui et ainsi qu’il appartiendra, en vertu des présentes;
Car ainsi etc. Promettant etc., obligeant etc. Fait et passé en la dite paroisse St. Charles, maison du dit Sieur Pierre Chabot, acquéreur, l’an mil sept cent soixante dix huit le trente juin, en présence du Sieur Joseph Avadier, et Michel Laprise, habitant de la dite paroisse St. Charles, pour ce appelés témoins, qui ont avec les dites parties déclaré à la Minute des présentes, ne sçacoir écrire ni signer, de ce enquis, lecture faite, suivant l’Ordonnance.
(Signé). «Louis Mira»
Ensaisiné et mis en bonne possession Pierre Chabot, des portions de terre mentionnées au présent acte. --- Reçu trente francs pour droits de lots et Ventes. – Remis le surplus
Québec le 27 Mars 1782 --- (Signé) «Deschenaux»
Vraie copie. Québec 12 avril 1908
M. H. Chabot, Avocat
[Note du copiste : J’ai dactylographié cet acte le plus fidèlement possible d’après la vraie copie de l’original réalisée par Me M. H . Chabot de Québec le 12 avril 1908. Marcel Chabot, 12 novembre 2020]
Commentaire : Cinq ans après le décès de son épouse, Pierre rachète de ses gendres, Jacques Boutin et Pierre Dalaire, les biens légués par celle-ci à ses filles Théotiste et Nathalie. Ces legs semblent l’avoir fortement contrarié au point où il prend la décision de tout racheter. On peut se demander si ces legs n’étaient pas entachés de vices de forme. Y avait-il de la mauvaise foi de part et d’autre? Ou les actions de Pierre visaient-elles simplement à réparer des torts ou à réparer des injustices? Et on ignore s’il y avait d’autres parties impliquées dans toute cette affaire, dont des parents de Thérèse? Nos questions demeureront sans doute sans réponse.