Joseph Fortier, Notaire


3 août 1774 – Vente par Victor Hébert et sa femme à Pierre Chabot #93


Par devant Joseph Fortier, Notaire en la Côte du Sud et résident paroisse St- Michel, soussigné, et témoins cy bas nommés, furent présents en leurs personnes


‍    Victor Hébert, habitant de St-Charles, et Marie Chabot, son épouse, de lui dument autorisée pour l’effet des présentes, lesquels ont volontairement reconnu et confessé avoir vendu , ceddé, quitté, délaissé et transporté des maintenant et à toujours, et promettant par la voie solidaire garantir de tous troubles, dettes, hypothèques et autres empeschements généralement quelconques, à Pierre Chabot, habitant de St-Charles, leur père et beau-père, à ce présent et acceptant, acquérir pour lui, ses hoirs et ayant cause, à l’avenir, c’est à sçavoir

Quatre perches et demie de terre de large sur quarante arpents de profondeur, faisant partie de trois terres de trois arpents de largeur chacune sur la dite profondeur, l’une située au Nord de la Rivière Boyé, et les deux autres au Sud d’icelle,, aux dits vendeurs appartenant et revenant de la succession mobilière de feue Thérèse Leclerc, leur mère et belle-mère, à prendre par le dit acquéreur suivant l’acte de partage fait des biens de la dite succession immobilière sans par les dits vendeurs de la dite succession immobilière en rien retenir, excepter ni reserver, dont le dit acquéreur se tient content, laquelle dite somme les dits vendeurs ont présentement eue et reçue comptant du dit acquéreur, dont lls le quittent et déchargent., disant le tout sçavoir et bien connaître.

‍    Cette vente, cession, transport et délaissement ainsi fait à la charge des cens et rentes à l’avenir.

‍    Outre ce, pour et moyennant le prix et somme de deux cents livres ou chelins courant de la Province, laquelle dite somme les dits vendeurs ont présentement eue et reçue comptant du dit acquéreur dont ils le quittent et déchargent.

Et sont convenues les parties, et le dit acquéreur s’est chargé de fournir du terrain de quoi faucher deux cents de foin trois années de suite aux dits vendeurs, comme aussi de leur fournir et labourer durant les dites trois années aussi du terrain de quoi semer deux minots de bled, sçavoir un minot dans la bonne terre et l’autre dans les terres sans choix; - et en outre d’affranchir les dits vendeurs de leur quote part de la rente viagère due à Marguerite Edmond donnatrice, et aussi de tous les frais de clôture, fossés et autres charges suivant la coutume au prorata des dites portions vendues.

Au moyen de tout ce que ci-dessus les dits vendeurs se sont démis, dessaissis et dévestus de tout ce que ci=dessus vendu, au profit du dit acquéreur, voulant qu’il en soit saisi suivant la coutume, lui transportant en outre tous les droits de propriété, fonds, tresfonds, noms raisons et actions, pour par lui au moyen des présentes en jouir faire et disposer comme lui appartenant. 

‍     Fait et passé en la maison du dit acquéreur le trois d’août mil sept cent soixante quatorze, en présence du Sieur Jean Baptiste Pâquet et de Robert Edouard Roussel, témoins qui  ont avec nous dit Notaire signé, les parties ayant déclaré ne sçavoir signer, à l’exception de la dite vendeuse qui a signé à la minute de ces présentes, de ce enquis, lecture faite.


(Signé) «Fortier»


‍    Ensaisiné (?) et mis en bonne possession Pierre Chabot des portions de terre mentionnées au présent acte, reçu du dit Pierre Chabot la somme de douze livres pour droits de lots et ventes; remis le surplus.-

Fait à Québec le 27 mars 1782 – (Signé) «Deschenaux»


Vraie copie – Québec 5 avril 1908

M, H. Chabot, Avocat


[Note du copiste : J’ai dactylographié cet acte en respectant autant que faire se pouvait la copie réalisée par Me M. H. Chabot, avocat de Québec, ci-dessus. Marcel Chabot, 13 septembre 2020]


Commentaire: Pierre ne semblait pas avoir accepté que sa feue épouse lègue à sa fille mineure et à son mari Victor Hébert, la terre, à ce que l’on comprend, qu’il avait acquise de son père, qu’il avait mise en valeur, et où il habitait. Aussi, il s’empressa de la racheter. Il devait y avoir eu une dispute gravissime pour qu’on en arrive là! On ne peut toutefois que le supposer, car rien dans les actes retrouvés nous renseigne davantage. Et il n’est pas interdit de penser que ce soit Marie-Thérèse elle-même qui soit intervenue auprès de son père pour atténuer les séquelles de ce conflit qui devaient l’affecter elle et son mari. Des passages d’autres actes laissent croire que cet épisode de sa vie avait laissé Pierre meurtri et  méfiant.