Pauvre petit ours égaré sur son reste de banquise…







Il est là étendu,

Petit ours éperdu

Sur un ilôt de glace

Qu’esseulé il enlace.


C’est de la mer du Nord,

De babord à tribord,

Qu’allant à la dérive

Il a atteint la rive.


Les flots l’ont emporté,

La vague l’a porté,

De sa région natale

Dans cette baie fatale.


Car sous les feux ardents

Du soleil et des vents,

L’esquif,  rendu liquide,

Va fondre dans le vide.


Et le pauvre animal

Victime du Grand mal

Qui frappe notre monde

Va s’abîmer dans l’onde.


Et ce sera la fin

D’une ère, car, enfin,

Qu’avons nous donc à faire

D’un ours sur cette terre?


Car un ursidé blanc

C’est plutôt dérangeant,

Et c’est même possible

Que nous soyons sa cible.


Quand même, j’ai douleur

De voir ce grand malheur…

Ce trop triste spectacle

Me navre en tabernacle!


Marcel Chabot, 30 mai 2024, 15 h 32