Vers et rimes 


Mots d’amour -3-


Déjà encore enfant

Dans mes jeux et rêves

Les yeux clos bienheureux

Baignant dans la fraîcheur de l’ombre

Je t’imaginais aussi belle

Courant fée légère comme le zéphyr

L’herbe haute caressant tes hanches

Et ton ventre nu


Je t’imaginais et c’était bien toi

Oui je me souviens

Tes cheveux longs flottant sur ta nuque

Petite déesse heureuse posant

Pour mes seuls yeux

En plein soleil d’été


C’était bien toi, oui

Si proche à portée de toucher

Et si loin à la fois

Dans un monde inconnu

Que ma tête d’enfant ne pouvait  encore comprendre et reconnaître


Et je m’imaginais 

Quand devenu homme

Je partirais à ta quête

Chevalier de mes contes enfourchant sa blanche monture

Et je te trouverais enfin

Encore plus belle que dans mes plus délectables songes

Ton corps de bronze

Frémissant sous les perles de matinale rosée


Et tu m’attendais souriante

Et c’était bien toi

Et je te reconnaissais

Et nos désirs battaient à l’unisson


Ainsi se réalisait ce rêve

Et ce n’est plus imagination

Quand  j’ai ouvert les yeux

En chair et en os là tu étais

Femme de ma vie


Enfant je suis et je reste

Mais je n’ai plus de rêve

Car de ta charnelle présence et existence –oh incarnation!–

Tu l’as comblé à jamais