Vers et rimes 


Mots d’amour -11-


Nostalgie


Qu’inventer? C’est déjà demain!

Je n’ai pas compté les jours…

Les ans nous rattrapent assez bien comme ça!

C’avait été un rêve…

Comme la baudruche laissée au hasard

Il s’est dégonflé, réduit à néant

Sans savoir pourquoi

Et à quoi sert d’en chercher

Raison

De perdre son temps

Qui chaque jour défile de plus en plus vite

Fugace comme l’ombre d’un fantôme


Comment savoir?

L’avenir est opaque

À nos désirs

À nos exaltations…

De chair, de sang et d’os

Nous sommes Tous

Malgré nos desseins risibles

Saint ou mécréant…


En fin de route on se rend compte

Enfin

Combien insignifiante est la vie

Comblée ou dans le dénuement

Les vrais perdants

Sont ceux, les orgueilleux

 Qui ont cru à leur grandeur

À l’importance de leurs travaux

Ils rejoindront comme les autres

La vallée des Morts

Réduits en poussière…

Drette dans les archives, il ne restera parfois

Que leurs noms

Sitôt culbutés


C’est pourquoi

Humble me forcé-je d’être

Vermisseau dérisoire

J’ai appris à me faire minus

L’inaperçu

Mes peines et mes regrets, je les garde

Pour moi

Le Silence est d’or

Éviter les vagues

Troublantes elles sont

Bouche cousue, gueule close

Voilà le bonheur

Plat mais sans surprise

Je suis donc

Sage devenu

N’attendant plus rien 

Du Ciel vide comme l’Esprit du monde

Ainsi faut-il continuer de boire

Jusque’à la lie

Les jours qui se lèvent

Chaque matin

À contempler ceux et celles

Qui croient encore au miracle

Grand bien leur fasse!

Les feuilles mortes se sont envolées

En quête d’un ailleurs meilleur

Et je n’ai pas leur chance

Je reste planté là

Car quelqu’un en chemin

Quelque part m’a

Oublié…Distraction ou défiance

Trahison?

Pas de réponse…

Je vogue donc

Sans autre choix

Sur la crête du doute

Mais mon esprit est fort

Et je suis capable de surnager

Dans l’attente de la dernière heure

Qui finira par sonner…


Voilà en cette veille

D’une fête attendue

Mon sentiment

Quarante ans! 

Le voyage avait mal commencé!

Avec le temps, il s’est même perdu

Dans le néant

Quelque part

Au carrefour innommé

Où je fus délaissé….


Ainsi, Tout petit Poucet

Je me faufile 

Au coeur du grand Rien

À peine les Voix tues

(Non pas le blues!)

Percent mon oreille

Celle qui entend encore…

Et vive la joie de Vivre!

Marcel Chabot, décembre 2022