Vers et rimes
Premier amour
Jeune et plutôt jolie, tu n’étais qu’écolière
À peine quatorze ans et déjà toute fière,
Pour paraître une femme de montrer tes attraits,
Et m’attiser ainsi pour voir si j’oserais…
Amoureux éperdu, je tombai sous ton charme.
Tâchant, tout plein d’émoi, de calmer mon alarme
Car trop bien je savais qu’entre nous une idylle
Était un rêve fou, dans un monde débile.
Mais malgré tout cela, je cherchai ta présence,
Difficile parfois, car en la circonstance.
Il fallait se cacher, duper, se faufiler,
Pour échanger en paix un fugace baiser.
Et petit à petit, nos trop brèves caresses
Voulurent pour nos corps de plus vives tendresses…
Et je crois bien qu’alors, si je l’avais voulu
J’aurais pu faire de toi un autre ange déchu.
Mais une nuit j’osai et je goûtai tes lèvres,
Souvenir précieux de ces minutes brèves
Qui me gonflent le coeur, effluve de bon vin,
Ta bouche oh! ta bouche quel régal divin!
Ça c’était dans la côte au milieu du village,
Nous étions enlacés, seuls avec notre rage
D’un amour interdit, désunis par le temps,
De si peu, oh! si peu, seulement de quatre ans…
Et la maudite vie qui manque de patience
Effiloche nos rêves, nous pousse dans l’errance
En course tous les jours pour gagner notre pain
Faisant fi de l’amour, seul sentiment humain.
Je dois te l’avouer j’ai gardé ton image
Dans ma tête, elle est là tel l’infrangible gage
De ma fidélité et de mon affection
Qui jusqu’au dernier jour sera ma dévotion.
Et depuis que j’ai su que la grande faucille
Avait fauché ta vie, la mienne aussi vacille…
Il fallait que ce soit moi qui quitte en premier…
Et que me reste-t-il que pleurer ou prier?
Mais je me demande, curiosité perverse
Si par moment aussi, tu retrouvais l’ivresse
De ces élans si doux vécus à l’unisson,
Faisant vibrer le corps, tel un douillet frisson.
J’ai appris il y a quelque temps que tu étais décédée et cela a été un choc comme à chaque fois qu’être cher passe du côté de l’ombre, quoiqu je ne t’aie jamais revue depuis cette époque bénie d’un premier coup de cœur. Même si c’est juste le souvenir qu’on en garde qui est palpable, il révèle quelque chose du sens intime de ce mot qu’on nomme l’amour…