Vers et rimes
Mon Québec
Mon pays, ma patrie, terre de mes aïeux
Comme une femme accorte aux formes abondantes,
Belle en toute saison, débordante en tous lieux,
Se frayant un chemin dans ses futaies géantes.
Il était habité quand nous sommes venus
De petits peuples fiers, hommes et femme sages,
Vivant dans les forêts, libres, a moitié nus,
Malgré leur dénuement, rires peints aux visages.
C’est donc au milieu d’eux que nos braves colons,
Arrivés du Poitou, et bien d’autres provinces,
Se sont mis à l’ouvrage et bâti leurs maisons
Puis le sol cultivé avec des moyens minces.
Ils ont travaillé dur à la force des bras
Pour se faire une place en cet immense espace
Malgré les vilenies de tous ces chefs malfrats
Qui d’eux tous profitaient pour remplir leur besace.
Car, sans leur négligence et leur abdication
Ce continent tout neuf aussi grand qu’un empire
Aux possibles sans fin, ferment d’une nation,
Serait celui auquel toute couronne aspire.
Mais un roi, même s’il se pense le soleil,
S’il n’a pas de vision et manque d’envergure
Et se laisse abuser par un mauvais conseil,
Pour l’avenir d’un peuple est de mauvais augure.
Et c’est ainsi qu’abandonnés à notre sort
Notre ennemi juré nous servit la défaite.
Devenus ses valets, nous avons, est-ce à tort,
Fait acte d’allégeance, trop débile estafette.
Cela nous a valu d’être restés vivants,
De nous multiplier, conserver notre langue,
De résister sans faille, ballotés parles vents,
Mais hélas aujourd’hui, notre force est exsangue.
L’immense territoire appelé Canada
Pourrait, n’eût été de viles tromperies.
Porter le nom Québec que Samuel fonda
Au pied d’une falaise, fruit de ses rêveries.
C’est lui jusqu’à ma mort mon foyer, ma maison,
Comme un premier amour, et chose précieuse,
Toujours le chérirai, pas besoin de raison :
Il vibre dans ma chair, passion impérieuse!
Marcel Chabot 1er avril 2023