William Short et Alexandrine Charlotte de Rohan-Chabot
En fouillant dans Internet à la recherche d’information sur la fameuse duchesse de Chabot qui avait si impoliment reçu Mozart dans sa maison (Glanures 3), je suis tombé sur une autre duchesse, celle-là Alexandrine de Rohan-Chabot, familièrement appelée Rosalie, duchesse de La Rochefoucauld. Le fait intéressant à son propos est que cette jeune femme, fort jolie à ce qu’on rapporte, fut la maîtresse de William Short, ambassadeur des États-Unis en France pendant la période fort agitée de la Révolution française, au cours de laquelle la bourgeoisie fut fort malmenée, dont Rosalie elle-même, emprisonnée pendant une dizaine de mois avec sa mère. Ce dernier, né en 1759, était le protégé et l’ami de Thomas Jefferson (lequel le considérait comme son fils), qui devint le troisième président américain.
Toutefois, comme la duchesse Rosalie refusa de quitter la France, probablement en raison des pressions sociales et familiales, elle finit par épouser un proche et riche parent à la place de son amant d’Amérique. C’est ainsi que prit fin leur liaison qui, d’après les lettres échangées, qualifiées de poétiques et émouvantes, fut particulièrement douloureuse.
Pour en savoir plus, taper William Short dans la fenêtre de recherche Google.
Alexandrine Charlotte de Rohan-Chabot, duchesse de Chabot (1763-1839)
William Short (1759-1849)
Photos tirées de Google images
Voici les dernières lignes de la dernière lettre (traduite du français, car il est écrit quelque part « in a delicate French hand », que Rosalie a écrite en 1838 à son amour de toujours plus d’un quart de siècle après le départ définitif de William pour l’Amérique:
« We are now both twenty-five years older than when we last saw each other," she writes, "and many changes of every sort have taken place within this time. I have experienced great disappointments, suffered great losses. I know the unhappiness of those who live long as well as of seeing those one knows and loves vanish one after the other. . . Oh, my dear friend, old age is a very sad thing. One sees gradually disappear all those whom one has loved and known. One sees also vanish one's own faculties, and all that remains is a few memories and many regrets. You, too, complain, my dear friend, of an increasing frailty of health. You have happily taken precautions which I trust will prolong your life; you have always been so sane and sober in your habits that I am sure you are still the same. Take care of yourself for your friends, for even though they are far from you you are very dear to them. »
Elle devait décéder l’année suivante.
Ce dernier extrait est tiré de:
Marie Goebel Kimball. William Short, Jefferson’s ‘’only’’ son.
The North America Review, Autumn 1926, pp. 471-486 – PDF
Dans UNZ.org – Periodicals, Book, and Authors
Recherche : Marcel Chabot, juin 2016