Le siège de Québec 1759
C’est en jasant avec mon fils Yannick qui, au seuil de la cinquantaine, a commencé à s’intéresser à la généalogie, que m’est venue l’idée de fouiller le passé de mes ancêtres au moment du siège de Québec et après la célèbre défaite survenue sur les Plaines D’Abraham le 13 septembre 1759. Les habitants de la région de Québec et des environs, ceux de l’Île d’Orléans, de Lévis, de Beaumont, de Saint-Michel, Saint-Vallier, Lotbinière, au Sud, et ceux de Beauport, Charlesbourg et Château Richer, au Nord, pour ne nommer que les lieux les plus touchés, ont beaucoup souffert des destructions et des pillages commis par l’ennemi, surtout les femmes et les enfants.
Pour débuter, j’ai cherché à trouver des renseignements sur l’un de mes ancêtres, petit-fils ou petite-fille de Mathurin et Marie Mésangé, qui aurait subi les effets de cette pénible époque. Cette recherche s’avéra d’autant plus difficile que l’histoire des gens du peuple, les pauvres et les humbles, est rarement racontée. D’ailleurs, ce sont toujours les gagnants qui la forgent à leur guise. C’est alors que je me suis souvenu des Actes* que j’avais numérisés il y a quelques années. J’en ai consulté la liste et j’ai alors découvert le nom de Pierre Chabot (l’un des ancêtres de ma lignée) qui s’était marié à cette époque dans le village de Saint-Laurent sur l’Ile d’Orléans. Malheureusement, ils contenaient peu de renseignements directement liés au conflit. Par contre, ils fournissaient une foule de données permettant de reconstituer des pans de la vie de ce descendant de Mathurin pendant cette période. J’ai donc, dans un premier temps, dactylographié les actes dans lesquels j’ai repéré son nom. Parti de St-Laurent de l’Île peu de temps après don mariage en 1752, il s’est établi à Saint-Charles-de-Bellechasse, sur la rive de la rivière Boyer. Puis, en me replongeant dans ces textes anciens, je me suis, comment dire, pris au jeu… Bizarrement, plus je lisais des bribes de sa vie, je me suis retrouvé là, avec lui : Pierre, sa femme Thérèse Leclerc, ses parents, enfants, voisins. Dans un village naissant en pleine colonisation. Comme dans un rêve, je vivais avec eux, imaginant leurs peines, leurs déboires et aussi certainement leurs bons jours.
* Ces documents étaient tombés assez mystérieusement entre les mains d’une lointaine cousine de Saint-Magloire, Josette Drouin, petite-fille d’Anselme Chabot, le frère de mon grand-père Pierre. Cette dernière, une passionnée de généalogie, est maintenant décédée.
À celles et ceux assoiffés de petite histoire, j’ai le plaisir de dévoiler ces documents précieux, dans l’ordre où ils ont été rédigés. Elles et ils pourront ainsi suivre la trace de ces ancêtres qui ont forgé, sur le bord du Saint-Laurent, la deuxième partie du XVIIIe siècle.
Je les ai accompagnés de quelques COMMENTAIRES de mon cru et de tentatives de mise en contexte pour, si possible, en enrichir la lecture. J’ai joint d’autres EXTRAITS et références fournissant des détails relatifs au siège de Québec. Après avoir eu vent de la Déportation de milliers d’Acadiens en 1755 (des centaines d’entre eux étaient d’ailleurs venus se réfugier au Québec), les gens de la région de Québec étaient inquiets. Celles et ceux de mon âge qui ont fréquenté la petite école de rang se souviennent sans doute d’avoir appris cela! Du temps où un peu de «par cœur» n’était pas un sacrilège.
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D’abord, un petit saut dans la page de : Pierre Chabot